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Lui,  cette boîte à images et moi …

La photo, j’aurais pu ne pas aimer ça, voire même être dégoutée. Mais le destin en a décidé autrement ou peut-être était-ce la clairvoyance de mon père. Toujours est-il que c’est finalement devenu une passion et que celà dure depuis  …  fort longtemps.

Un petit retour dans le temps : la première passion de mon père fut la peinture à l’huile.  Il avait le regard et le coup de pinceau bien acérés.  C’était un jeune artiste talentueux que son art ne nourissait malheureusement pas, encore moins sa famille. Il devint donc … peintre en bâtiment et délaissa pour quelques années son chevalet. 

Dans les années 60, apparaissent les premiers réflex. Il s’intéresse alors aux techniques de la photographie et met en scène ses nouvelles oeuvres au travers de l’objectif de ses divers appareils. En amateur averti, il pratique l’art de la photographie tel un professionnel. Et il s’en donne les moyens aussi bien matériels que théoriques. Il apprend à développer ses films, à créer ses bain. D’abord pour le noir/blanc,  puis il se met à la couleur, non sans quelques obstacles administratifs, car la manipulation des produits chimiques de développement était soumise à une réglementation sévère. Nous sommes dans les années septante et il n’est pas courant qu’un amateur développe lui même ses tirages couleurs dans un garage transformé en labo !
Vous n’imaginez pas le matériel photographique, de qualité professionnelle, que nous avons vendu quand il nous a quitté.

Pendant notre jeunesse, un de ses sujets préférés, c’étaient bien sûr nous, ses enfants, et surtout moi. Peut-être parce que j’étais la seule fille de la famille. Il aimait me prendre en portrait. Je devais alors souvent prendre la pose pour lui. Et pas question de râler. De profil, de face, sans bouger,  j’en ai passé des « heures » à attendre le fameux clic-clac libérateur. Attendre qu’il ait choisi le bon objectif, défini le bon angle, trouvé la bonne lumière etc etc.  Et souvent, il fallait recommencer, car j’en avais tellement marre que celà se voyait.  C’est amusant aujourd’hui de regarder certaines de ces photos  où on voit très clairement que je boude. D’ailleurs, c’est grâce à ces photos « ratées » que je me suis rendue compte à quel point ma fille cadette me ressemble … surtout quand elle boude aussi.  😉

A 20 ans, mon père m’offrit mon premier appareil photo. Un Nikon F-801 qui devint par la suite un appareil mythique dans l’histoire de la photographie moderne.  Du jour au lendemain,  je passai de l’autre côté de l’objectif pour ne pratiquement plus changer de place. Le choix de m’offrir un appareil photographique n’était pas anodin. Mon père savait ce qu’il faisait. Il voulait me transmettre quelque chose.  Grâce à lui, j’ai appris à « regarder » et surtout à « voir » .  Oui, celà s’apprend, car tout est là autour de nous, mais la plupart du temps, on ne le voit pas.

Je fonctionne plutôt à l’instinct. Je n’anticipe pas mes photos, à part les culinaires. Quoique parfois, ce ne sont pas « les plus travaillées »qui sont les plus réussies au final.  
Je n’ai de loin pas le don, les connaissances techniques et la persévérence de mon père, mais je lui suis reconnaissante de m’avoir ouvert les yeux et de m’avoir transmis un peu de sa passion pour ce merveilleux art qu’est la photographie.

Voici la photographie que j’ai choisie pour participer au concours organisé par Edit du blog « Mes tables de fête » . Le but étant de proposer « sa plus belle photo » d’un met culinaire qui sera ensuite soumise à un jury. 
Pas évident de choisir, car il m’est difficile de décider que telle ou telle photo est la plus belle de toutes. C’est une notion tellement subjective qui dépend de tellement de critères et surtout de celui qui choisit.
J’ai finalement retenu  celle-ci parce qu’elle montre un plat plutôt original à cause de la couleur de la purée. Pour l’association des couleurs qui s’harmonisent merveilleusement bien entre elles. Aussi, pour une certaine douceur  qui se dégage malgré des couleurs éclatantes. Et puis aussi, bien sûr, parce que quand je regarde cette photo, j’ai envie de goûter à nouveau à cette merveilleuse purée de pommes de terre Vitelotte.

 

Cette photo a été prise en extérieur, sans flash, sans filtre avec un  reflex. Sans correction ultérieure 

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Une photo réussie, c’est une image qui parle, qui transmet quelque chose à celui qui la regarde